Transhumance d’automne pour les Mérens

Les « Princes Noirs de Mérens » se déconfinent en novembre 2020

Les chevaux de la Ferme d’en Garcie vont quitter leur haut-plateau pour séjourner près du rivagetout l’hiver. La transhumance des Mérens, s’effectue 2 fois par an à travers tout le Pays Catalan, sous la direction de Nathalie Komaroff :

Au printemps, en avril, les Mérens effectuent une transhumance ascendante, ils vont rejoindre les belles prairies d’altitude. Reposés, ayant bénéficié de l’air marin vivifiant et doux l’hiver, ils sont en pleine forme pour démarrer la saison printemps-été. Ils retrouvent alors les estives et assurent balades et randonnées aux vacanciers qui veulent découvrir la montagne catalane et les grands espaces pyrénéens.

À l’automne, en novembre, les Princes Noirs font le chemin inverse. Ils descendent vers la Plaine du Roussillon. Ils partent de Porté-Puymorens, village station de sports d’hiver situé dans le Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes. Ils vont alors traverser tout le département des Pyrénées Orientales d’Ouest en Est, la Ferme d’en Garcie n’étant qu’à une dizaine de kilomètres de l’Andorre. Ils arriveront plus d’une semaine plus tard sur leur résidence hivernale, au Mas Riols situé entre Saint-Cyprien & Argelès-sur-Mer.

Ces deux parcours ascendant et descendant font traverser des paysages fantastiques, plaines, collines et montagnes, sentiers, ponts, ruisseaux et rivières, bosquets et forêts. La transhumance s’effectue avec une quarantaine de chevaux dont la moitié (une vingtaine) sont semi sauvages. Ils sont laissés libres, non montés (et ne l’on jamais été). C’est une véritable aventure !

Tous les chevaux ne partent pas en transhumance, une partie du cheptel reste à la Ferme d’en Garcie. Il en va de même pour l’étalon et les jeunes poulains de l’année. D’ailleurs, cette année, la Ferme a eu la joie d’annoncer à la belle saison la naissance de 5 petits Mérens dont Katia, Kaciel, Karma … Oui, c’est l’année des K.

Pourquoi cette appellation « Princes Noirs de Mérens » ?

Le Mérens est un cheval rustique. Un pure race très ancien, d’origine pyrénéenne, plus précisément ariégeoise et ce depuis 15 000 ans d’après les scientifiques. C’est aux alentour d’Andorre qu’on en trouve le plus. Ce cheval doit son nom au village de Mérens-les-Vals. Il ressemble beaucoup aux chevaux qui furent dessinés au Paléolithique supérieur, il y a 13.000 ans, sur les murs des grottes occitanes de Niaux.

Les chevaux de Mérens sont des équidés de petite taille et de nature sauvage. Ils mesurent entre 1m45 et 1m55 au garot et pèsent entre 400 et 500kg. Trapus mais élégants, ils sont proches de l’homme. Autant adapté à la selle qu’à l’attelage, le Mérens est aguerri aux pentes des montagnes et aux sols caillouteux. C’est un « tout-terrain » d’altitude. Il craint plus la chaleur que le froid auquel il est habitué.

Son titre de « Prince Noir », il le doit à sa robe toute noire et brillante et sa fière allure. Il est très beau avec ses crins longs et fournis. Crinières et queues sont souvent crénelées, voire même ondulées, un peu comme des cheveux dont on vient d’enlever des tresses.

Son caractère calme, doux et obéissant, fait de lui un compagnon idéal de randonnées et de balades. Il a servi autrefois de cheval de trait et de ravitaillement entre les villages pyrénéens, et peut-être même permettait-il aux contrebandiers de franchir des cols ou des chemins difficiles. Aujourd’hui, il est utilisé pour les loisirs, la voltige et l’équitation. Mais entre deux, il affectionne particulièrement la liberté dans les grands espaces des montagnes.

Un parcours sur 8 jours et par étapes

Il y a au total 250 km à parcourir entre les hauts plateaux du Capcir où se situe la Ferme d’en Garcie et le rivage de la mer Méditerranée. Chevaux et humains ont besoin de forces et de repos entre chaque étape qui s’effectue à pas de sabot avec quelques galopades pour se dégourdir les jambes. C’est qu’il y en a des paysages à traverser ! C’est là qu’on se rend compte à quel point la diversité des sols et des climats crée une mosaïque géante paysagère !

Il faut passer par le massif granitique du Carlit (là où se trouve le pic le plus haut des PO) avec ses multiples lacs dont le plus connu est le lac des Bouillouses. Puis c’est au tour du massif du Canigou, montagne sacrée des Catalans, Grand Site de France, et frontière entre le Conflent et le Vallespir. Il faut le traverser, et le parcours est essentiellement montagneux jusqu’au soir du 4^ème jour où la troupe arrive au pied du Canigó côté Conflent, à Vernet-les-Bains. Elle entame ensuite le Vallespir avec étape à Amélie-les-Bains, puis passe par Céret avant d’atteindre la Plaine du Roussillon qui descend jusqu’à la grande bleue.

Le périple de cette année 2020 commencera le 21 novembre à Porté-Puymorens et s’achèvera le 28 novembre. Les chevaux prendront le temps de se défouler sur la plage avant de rejoindre leur résidence secondaire, le Mas Riols. Ils passeront là tout l’hiver en bénéficiant de la douceur du climat méditerranéen.

Compte-tenu de la situation liée au Covid-19 et selon les conditions sanitaires du moment, si vous avez la chance d’être sur le lieu de passage de cette transhumance, n’hésitez pas ! Vous entendrez arriver le troupeau, un bruit de cloche vous avertira de leur proximité. C’est un spectacle qui fait du bien et met à l’honneur la nature et vous révèle au fur et à mesure des étapes la splendeur des paysages du Pays Catalan.

Au printemps, le troupeau fera le chemin inverse, il retrouvera ses montagnes et les estives qui leur offriront une herbe toute fraîche.

Informations pratiques :

Lieu : Ferme d’En Garcie, 51 Route des Lacs – 66710 – Porté-Puymorens Tél : + 33 4 68 04 95 44
Contact : Nathalie KOMAROFF Tél : 06 10 76 79 87 nathaliekomaroff@orange.fr
Site: suivre la transhumance des Mérens pas à pas : http://www.pyren-equus.com/transhumance/carnet voyage/
Page Facebook: https://www.facebook.com/LaFermeDenGarcie.TranshumancedesMerens/
Dates: du 21 au 28 novembre 2020