Sur les traces des Rois de Majorque
Les rois de Majorque et leur territoire ont profondément marqué l’histoire du Pays Catalan. Pendant près de 2 siècles, ils ont participé à faire naître certains lieux restés mythiques par leur importance et les épisodes qui les ont secoués.
Perpignan est bien évidemment le plus important de ces fiefs. La ville a en effet accueilli le Palais des rois de Majorque (Palau dels Reis de Mallorca en Catalan). Ces derniers en avaient fait leur capitale, et rayonnaient à partir de ce lieu.
Le Palais des Rois de Majorque à Perpignan est inscrit depuis 1935 au patrimoine des monuments historiques et peut se visiter. On y découvre la splendeur d’un lieu habité par l’histoire.
Aussi bien en Roussillon, en Cerdagne qu’en Catalogne, de magnifiques vestiges demeurent de ces rois déchus que l’histoire retiendra comme des conquérants avisés.
Un peu d’histoire …
L’histoire commence en 1274 lorsque le Roi de Majorque Jacques 1er, le Conquérant décide de construire un Palais à Perpignan et désigne Collioure (le Château royal) comme résidence secondaire.
À sa mort, en 1276, son fils Jacques II délaisse Palma et choisit Perpignan pour en faire sa capitale. Il était aussi Comte du Roussillon et de Cerdagne et Seigneur de Montpellier. Le Palais fut achevé en 1309, Jacques II mourut en 1311.
Son fils et successeur Sanch 1er (de 1311 à 1324) lança de grandes constructions comme la cathédrale de Perpignan et le Campo Santo. L’été, il aimait à se reposer dans son château à Formiguères.
La dynastie des Rois de Majorque fut éphémère et s’est éteinte en 1349 sous Jacques III, dernier roi indépendant de Majorque.
SUR LES PAS DES ROIS DÉCHUS
Collioure, Perpignan, Rivesaltes, Formiguères sont autant de noms importants lorsqu’on évoque le royaume éphémère de Majorque.
Durant près de 2 siècles, le royaume de Majorque a résisté aux attaques françaises et a même fait une incursion en Grèce ! Hé oui, le Parthénon fut catalan pendant une courte période !
En se baladant en terres catalanes, on peut encore visiter et découvrir les vestiges de ce règne en se laissant porter au gré des places fortes et des tours à signaux mises en place à l’époque. Les tours de Baixas, de Madeloc, de Serdinya, de Fedges, des Angles, sont autant de témoignages toujours debout aujourd’hui. Ce réseau permettait à la région de communiquer.
Des messages pouvaient ainsi remonter depuis les côtes catalanes jusque dans l’arrière-pays pyrénéen et inversement. Le but était d’avertir en cas d’invasion étrangère et d’engager une riposte sur l’ensemble du petit royaume. À titre d’exemple, les tours de Madeloc et de la Massane positionnées sur les hauteurs des Albères pouvaient prévenir le château royal de Collioure d’un danger imminent en vallée de Vallespir.
Collioure était alors un port stratégique où mouillait une importante flotte, capable de défendre et d’attaquer en cas d’invasion. Le château de la ville que l’on peut apercevoir à la tête du port date de cette époque. Cette demeure princière, construite entre 1242 et 1280, abritait Pierre II avant de servir de résidence secondaire à Jacques 1er. Ce château royal a joué un rôle crucial dans l’ouverture du royaume sur le bassin méditerranéen.
Elne porte les stigmates des affrontements avec les Français. La cathédrale a été incendiée. Certes, elle fut rebâtie par la suite, mais des traces de ce terrible épisode sont encore visibles. De cette période houleuse, Salses le château porte également des marques de luttes. Il ne faut pas oublier que la ville est tombée après les assauts répétés des forces françaises. Sa Forteresse est d’ailleurs le lieu de représentations des « Historiades » chaque année au mois de mai.
Bonne visite à tous !