Nom : Arles-sur-Tech (se prononce Tec) – Arles de Tec en Catalan
Activités : Découvertes architecturales et naturelles
Spécialité : Anciennement, l’activité sidérurgique
Le petit + : Les gorges de la Fou
Localité : Département des Pyrénées Orientales, région Occitanie (Catalogne Nord)
Où se trouve Arles Sur Tech ?
Ce petit village aux pieds des Pyrénées catalanes et du massif du Canigou se situe à la confluence du Tech (fleuve côtier le plus méridional de France) et du Riuferrer. En réalité, la commune n’est qu’à quelques kilomètres (à vol d’oiseau) du pic du Canigou !
Cette cité trouve ses racines bien des siècles en arrière, au 10ème siècle, dans la commune d’Amélie-les- bains, proche des anciens thermes romains. C’est à l’occasion de la construction d’un monastère visant à accueillir une communauté de moines, que Arles est né.
Lovée au milieu d’un écrin de nature et de verdure dans le Vallespir, Arles a longtemps vécu de l’extraction et de la transformation du minerai de fer. Aujourd’hui tombée dans l’oubli, cette activité a longtemps conditionné la population locale. La friche industrielle appelée le Carreau de la mine gardée intacte en témoigne.
Arles fait partie de ces villages où il fait bon se promener et prendre le temps de découvrir ses vieilles pierres. Témoin d’une époque lointaine, il offre à qui sait chercher de magnifiques trésors endormis.
Le village est réputé pour ses rousquilles, la charcuterie de montagne, ses tissages catalans, et sa traditionnelle fête de l’Ours début février.
Le patrimoine au cœur du village
Parmi les trésors que recèle Arles, plusieurs constructions historiques méritent que l’on s’y attarde pour en découvrir l’histoire et la richesse.
L’abbaye Ste Marie
C’est à Charlemagne que l’on doit l’implantation de religieux de la région. C’est dire si l’histoire date !
A l’époque où les Sarrazins sont repoussés, l’empereur décide d’implanter des communautés religieuses dans la vallée du Tech pour assoir sa suprématie. C’est ainsi que l’abbaye verra le jour. Certes, le bâtiment d’origine a été endommagé (quasiment détruit) par les Normands venus l’envahir. Ce n’est qu’au 10ème siècle que les moines vont s’y réinstaller et s’y implanter de façon définitive.
C’est sous l’influence du Comte de Barcelone que cette abbaye sera durablement restaurée et son architecture étoffée. Encore un lieu où la rivalité franco-espagnole s’est fait sentir pendant l’histoire.
Néanmoins, depuis 2 siècles, la ville abritait déjà les reliques de deux saints : saint Abdon et saint Sennen. Leurs corps reposaient dans un sarcophage dont nous parlerons plus loin…
Jusqu’à la fin du 16ème siècle, la vie religieuse régissait les lieux. Malheureusement, petit à petit, le site s’est vu abandonné, tombant en désuétude. A la fin du 18ème siècle, les derniers moines quittaient les lieux. Malgré cet exode, la commune a subsisté, et la vie y a continué.
On trouve aujourd’hui dans cette abbaye le plus vieux cloître gothique de tout le Pays Catalan. Sur la façade du bâtiment, de magnifiques sculptures datant du 11ème siècle sont encore visibles. On y retrouve de nombreux symboles religieux de l’époque, témoignant de la ferveur vouée au lieu. De nombreuses pièces historiques y sont encore abritées, comme autant de trésors faisant état de l’importance de cette abbaye dans l’histoire de la région.
La Sainte tombe d’Arles-sur-Tech
S’il est bien une singularité qui distingue ce village, c’est ce fameux sarcophage datant du 5ème siècle ayant abrité les restes de deux saints hommes. Nous l’avons évoqué plus haut, mais il est nécessaire de s’y arrêter.
Depuis que ces restes vénérés y ont été déposés, le sarcophage se remplit mystérieusement d’une eau pure et limpide ! Tandis qu’il est isolé du sol et ne possède aucune arrivée d’eau possible, les habitants lui ont rapidement prêté des pouvoirs divins. On dit d’ailleurs que cette eau possède des propriétés curatives dès lors que l’on s’en sert durant 9 jours.
Toutefois, des études récentes ont démontré que la responsable de tout ceci était la porosité du couvercle. Les précipitations sont filtrées et s’écoulent ensuite à l’intérieur du sarcophage, qui lui est étanche.
Quoi qu’il en soit, c’est une jolie histoire.
L’église St Etienne
Curieusement, une grande partie de cette église a été englobée dans la construction d’une maison attenante. Il n’en reste aujourd’hui qu’une partie de la nef.
Datant de la fin du 10ème siècle, elle n’est malheureusement pas visitable.
L’église St Sauveur
Cet édifice dont l’existence est relevée dès la moitié du 12ème siècle est inscrit aux monuments historiques depuis 1943.
Pour éviter de la voir tomber en ruine, plusieurs familles du village l’ont rachetée afin de la conserver. De cette église romane, l’élément le plus marquant reste son clocher. Appelé la Tour St Sauveur, il s’élève au-dessus de la plupart des constructions du village.
La bâtisse est aujourd’hui entretenue par une association afin d’en maintenir l’état.
La villa des Indis
S’inscrivant dans une histoire bien plus récente, cette maison de caractère de style art nouveau dénote par son style architectural des autres constructions du village. Construite au début du siècle à l’initiative d’un riche industriel, elle abrite désormais l’hôtel de ville de Arles.
Elle fait dorénavant partie intégrante du patrimoine du village et est inscrite aux monuments historiques depuis 1987.
D’autres monuments remarquables
Parmi ce patrimoine historique, deux églises sont à signaler. Malheureusement, elles ne sont pas ouvertes au public et peuvent simplement être appréciées de l’extérieur.
L’église St Pierre de Riuferrer et l’église Ste Croix de Quercord comptent parmi les vestiges architecturaux de la commune. Toutes deux trouvent leur origine aux alentours du 9ème siècle, époque à laquelle Arles a vu le jour.
A noter également la présence d’un dolmen précédant de loin l’origine de la commune. Ce dernier date du 3ème millénaire avant notre ère. Il atteste de la présence humaine, bien avant la présence des Romains dans la région.
Le saviez-vous ?
Ce dolmen porte le nom de Caixa de Rotllan (la maison de Roland). Il s’agit du fameux Roland qui lutta contre les Sarrazins sous les ordres de Charlemagne. La chanson de Roland, poème épique du Moyen âge, conte que son cheval aurait ramené son corps à cet endroit après qu’il eut été tué à la bataille !
Son père ayant été maire de la ville pendant quelques années, Charles Trénet se rendait en Arles de temps en temps pour profiter du calme et de la tranquillité du village.
Le patrimoine naturel
Au-delà des vieilles pierres, la commune d’Arles possède un trésor naturel absolument unique : les gorges de la Fou. (fermées au public depuis 2019 suite à un éboulement, en attente de travaux)
Dans un cadre authentique verdoyant, une faille naturelle haute et très étroite suit le parcours du cours d’eau appelé la Fou. On dit de ces gorges qu’elles sont les plus étroites du monde. A certains endroit, l’écartement n’excède pas 1,5 mètre !
Situées à seulement deux kilomètres de Arles, elles sont entièrement équipées pour être visitées sans danger. Sur 1500 mètres, les promeneurs peuvent venir découvrir ce lieu en pleine nature, à l’abri sur une passerelle solidement arrimée.
Comme souvent dans les régions rurales qui possèdent des lieux insolites, ces gorges ont donné naissance à des légendes. Elles auraient abrité des sorcières et des génies mal intentionnés jusqu’à l’arrivée des reliques des saints dans le village. On disait même qu’elles abritaient le dragon du Canigou ! Elles n’ont à ce jour laissé apparaître aucun dragon.
Le relief a également donné naissance à de nombreuses cavités et de nombreuses grottes qu’il n’est malheureusement pas possible de visiter. Elles sont trop difficiles d’accès.
Arles d’aujourd’hui
Les mines ne donnant plus de travail aux habitants de la région, l’artisanat local s’est développé. En même temps que les touristes viennent découvrir ce charmant petit village et ses trésors, ils viennent également à la découverte du travail des quelques artisans qui y vivent.
Le Moulin des Arts et de l’Artisanat, ancienne usine de tissage, regroupe la production de plusieurs artisans de la vallée, proposant la découverte et la vente de leurs œuvres.
On peut notamment visiter le Conservatoire des tissages d’Arles. On y découvre la tradition du tissage catalan qui représentait à l’époque un savoir-faire typique de la région. L’Office du Tourisme vous renseignera sur ses jours d’ouverture.
Arles est typiquement un de ces villages dont on entend peu parler mais qui mérite que l’on y passe un moment. Qu’il s’agisse de ses vieilles pierres, de son histoire, ou de ses richesses naturelles, il réserve toujours une surprise à celui qui prend la peine de s’y rendre. Si vous êtes en visite dans la région, n’hésitez pas à vous y rendre, ses trésors ne demandent qu’à être découverts et explorés.
Bonne visite !